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                             Le secret d'un chat
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      Et donc voilà la suite de ce chapitre I ! Nous espèrons que cela vous plaira !!! =^~^=


Chapitre II :

 

Tout le camp fêtait l'arrivée d'un nouveau chaton tigré. Les félins étaient radieux et attendait beaucoup de cette arrivée. Dans leurs yeux, on lisait un espoir infini en ce chat, promesse d'une pile de gibier plus remplie et d'un hiver moins rude.
      Mais pourtant, Plume de Feu et sa mère, jolie chatte rousse nommée, Patte d'Or, restaient à l'écart. Une belle chatte souple au longs poils noirs, s'approcha d'eux. Regardant la femelle couleur de feu, elle demanda l'inquiétude transparaissant dans sa voix :
« - Patte d'Or ? Tout va bien ?
   - Oui, je suis seulement un peu fatigué. C'est difficile de garder une Boule de Poils* comme lui, dit-elle amusé en regardant le chaton
roux avec affection.

   - Je vais t'aider, après tout, tu es ma meilleure amie, lui proposa la jolie chatte
   - Non, c'est bon va donc fêter l'arrivée de Patte d'Orage avec les autres. »
Un bref éclair de fureur passa dans les yeux de Panschèle mais il disparut si vite que le chaton crut avoir rêvé.
« - Je préfères rester avec toi, dit la femelle, il faut bien que quelqu'un soit avec toi pour s'occuper de cette boule d'énergie.
   -
Mais je suis grand maintenant, je vais avoir deux mois, personne n'a plus besoin de s'occuper de moi, s'écria le chaton roux, je suis grand, je suis grand, fanfaronna-t-il »
Le chaton aperçut une feuille morte qui tombait en virevoltant. Il s'accroupit, le bout de sa queue frémissant d'excitation. Il se regroupa sur lui même, avant de bondir en poussant un rugissement terrifiant :
«  Grooar ! »
Il attrapa la feuille avec ses pattes et la mordilla férocement. Le chaton joua avec un petit moment avec la laissant s'échapper et la rattrapant de justesse, sous le regard amusé des deux chattes.
« - Allez, il est tard maintenant, on se couche et demain tu auras une surprise, lui dit sa mère.
   - Une surprise !? C'est quoi ?
   - Ce ne serais plus une surprise si je te le disais !
   - Allez dis ! Dis ! Steuplé ! insista le chaton en sautillant autour de sa mère excité comme une puce
   - Non, vas te coucher !
   - D'accord …, abandonna Plume de Feu »
Le chaton se dirigea vers le grand chène au pied duquel se couchaient les chatons et leur mère. Le sol y était tapissé de mousse et il y était confortable et douillet. Une chatte grise était déjà allongée, sa portée devant elle. Quatre petites boules de poils quasiment toutes blanches jouaient avec la queue de leur mère qui les regardait d'un air attendri. La belle chatte rousse soupira, Plume de Feu était le plus âgé des chatons mais il était aussi le plus turbulent.
Elle regarda Étoile de Minuit et lui dit, en soupirant :
« - Tu comprends pourquoi je suis si fatiguée !
   - Oui, je n'aimerais pas être à ta place ! »

La mère épuisée alla se coucher auprès de son chaton et ferma les yeux.
« - Tu es sûre que tu ne veux pas me le dire ? supplia ce dernier
   - Oui ! termina Patte d'Or »
Le petit chaton roux soupira et ferma les yeux s'enfonçant dans le monde secret de ses rêves.
       Le lendemain matin, Plume de Feu était le premier réveillé. Le soleil venait à peine de se lever et aucun nuage n'annonçait de pluie à venir. Le chaton était déjà impatient que sa mère s'éveille à son tour. Il fit le tour de la Clairière du Grand Chêne* à la recherche de quelqu'un avec qui il pourrait jouer mais tout le monde dormait encore. Il s'assit près d'un buisson le museau dépité. Tout à coup, il vit le nouveau chaton tigré arriver un lapereau entre les dents. Il s'approcha de lui en bondissant et il demanda :
« - Comment tu t'appelles ?
   - Gizmo. Attends ! Non ! Patte d'orage, désolé …
   - Tu connais pas ton prénom ? questionna le chaton avec un intérêt nouveau
   - Si, mais j'en ai changé hier alors, j'ai encore un peu de mal …, expliqua maladroitement le jeune chat, et toi quel est ton nom ?
   - Plume de Feu ! Je suis encore une Boule de Poils* et aujourd'hui ma maman elle a dit que j'allais avoir une surprise ! Trop cool ! s'écria le chaton enthousiaste en essayant d'attraper sa queue
   - Plume de Feu …, réfléchit le félin tigré, ce n'est pas toi qui nous accompagnes chasser les oiseaux, aujourd'hui ?

   - Quoi !? C'est vrai ?! Trop bien ! »
Le jeune chaton gambada dans l'herbe encore humide, tout heureux de pouvoir enfin aller dans la Forêt* si mystérieuse pour chasser. Il repéra la feuille brune avec laquelle il avait joué récemment. Le chaton l'attrapa au bout d'une de ses griffes et la projeta en l'air. Il roula sur le dos, son pelage s'imprégnant de rosée du matin, et essaya de l'attraper, en miaulant de contentement.
Les autres matous s'éveillaient petit à petit, et allaient chercher de quoi manger, amusés par le chaton qui sautillait tout excité. Lorsque sa mère Patte d'Or ouvrit les yeux, il se précipita vers elle et hurla :
« - Je vais aller chasser les oiseaux !
   - Quoi ? Que se passe-t-il ?demanda sa mère ensommeillée
   - Aujourd'hui je vais dans la Forêt* ! Pour chasser les oiseaux !
   - Qui te l'a dit ?
   - C'est Patte d'Orage ! »
La jolie femelle rousse se leva difficilement, encore somnolente et, laissant le petit roux embêter les autres mères, elle rejoignit le chaton tigré.
« - Tu lui as dit qu'il allait dans la Forêt*, n'est-ce pas ?
   - Oui, je ne me suis pas trompé ?
   - Non c'est juste que j'aurais aimé dormir un peu plus, ce matin …, soupira-t-elle en levant les yeux au ciel
   - Oh, désolé … s'excusa Gizmo, je ne savais pas … »
Patte d'Or poussa un long soupir et retourna calmer le chaton turbulent ainsi que les autres mères agacés pour certaines par le chaton un peu remuant.
« - Allez viens Plume de Feu ! Je vais te raconter une petite histoire !
   - Super ! brailla-t-il »
Ils s'assirent un peu à l'écart et la jolie chatte rousse commença à raconter :
«  Il y a très longtemps de cela, les chats s'établirent sur la Forêt*. Ils étaient gigantesques à cette époque là. Ils vivaient ici et parvenaient à subsister grâce aux nombreuses proies qui abondaient dans le bois. Mais, un jour, les Deux-Pattes* arrivèrent, avec d'énormes machines grises et brillantes, et ils éventrèrent les magnifiques arbres qui poussaient à l'orée de la Forêt*. La plupart des proies moururent sous les machines de Deux-Pattes* ou bien car elles ne trouvaient plus suffisamment de nourriture. Celles qui survécurent se réfugièrent dans l'autre partie de la Forêt*.
Mais celles qui restaient ne suffisaient pas aux grands félins. De nombreux chats périrent et ceux qui persistèrent durent s'adapter. Ils maigrirent et rétrécirent tout comme leurs proies afin de survivre à la cruauté des Deux-Pattes*. C'est pour cela que maintenant, nous sommes si petits. Et voilà ! »
Le chaton qui était resté suspendu aux lèvres de sa mère depuis le début, affichait à présent une mine fascinée et ses yeux pétillaient.
« C'était super ! Merci ! »
Tout à coup, Plume de Feu entendit Nuit Étoilée les appeler et il s'empressa de la rejoindre après avoir remercier sa mère de nombreuses fois.
«  Aujourd'hui, nous allons travailler la traque des oiseaux, commença la femelle, pour cela, nous allons aller à la Clairière aux Sapins*. Toi, Patte d'Orage tu dois encore compléter ton apprentissage et toi, Plume de Feu, étant le plus âgé des chatons, tu vas le commencer. Je vous présente, Brin de Moustache et Cœur noir. »
Elle désigna tour à tour un gros matou noir et blanc qui les regardait d'un air amical. Ses yeux jaunes comme le soleil étaient chaleureux et exprimaient la gentillesse. Ses longues moustaches ondulaient avec vent.
Puis, un chat entièrement noir comme la nuit qui les scrutait de ses yeux jaunes acides de serpent. Ses poils étaient très ras et son museau fin lui donnait l'air d'un voleur. Il regardait Patte d'Orage avec dégoût. Plume de Feu sentit immédiatement naître en lui une profonde aversion pour ce félin. Les cinq chats se dirigèrent en trottinant,vers les grands sapins, s'enfonçant dans l'obscurité.
Plume de Feu grimaça. Sous ses pattes, un tapis d'aiguilles lui piquait les coussinets. Des massifs de fougères s'étalaient près des arbres. Les sapins étaient verdoyants et une mince couche de givre brillante s'était déposée sur leurs aiguilles. L'air sentait bon la sève et des effluves anciennes de proies parvenaient jusqu'à lui. Le soleil réussissaient à percer à travers les sapins et, malgré le vent, qui soufflait, il arrivait à réchauffer la fourrure flamboyante du jeune chat. Il entendait les hirondelles et les tourterelles chantant au loin, emplissant le bois d'une jolie mélodie.
Arrivés dans un endroit plus dégagé, Nuit Étoilée leur décrit la traque d'un oiseau :
« Pour chasser les oiseaux, il faut être très rapide pour qu'ils n'aient pas le temps de s'envoler ou alors il faut savoir sauter très haut. Vous pouvez essayer, leur indiqua-t-elle, et revenez ici après. »
Le chaton roux se mit à la recherche d'une proie. Avec le temps qu'il faisait, les oiseaux devraient sortir, non ? se dit Plume de Feu. En effet, il ne faisait pas chaud en ce début d'hiver et le jeune chat pressentait que la neige ne devrait plus tarder désormais. Mais le soleil brillait et réussissait à traverser l'épaisse ramure des sapins … Soudain, il repéra un pigeon ramier, presque aussi gros que lui, qui fouillait la terre sans doute à la recherche d'un ver bien dodu. Le chaton se cacha derrière un if. Il s'aplatit par terre et rampa lentement vers l'oiseau. Le bout de la queue du chaton frétillait et il la plaqua au sol pour qu'elle n'alerte pas le volatile. Mais, heureusement, celui-ci ne l'avait pas repéré.
Il bondit hors de sa cachette et fonça vers le pigeon, toutes griffes dehors. L'oiseau poussa un cri strident et se mit à battre des ailes mais Plume de Feu était déjà arrivé jusqu'à lui. Il lui griffa le flanc et essaya de le plaquer au sol, mais le pigeon était trop gros. Il sortit les crocs et le mordit à la nuque. Le volatile s'affaiblissait. Un coup de dent et c'était fini. Le chaton roux poussa un miaulement de triomphe et attrapa l'aile de l'oiseau avec ses crocs, fier de sa prise.
Il commença à l'entrainer jusqu'au lieu de rendez-vous. Mais il était très lourd et Plume de Feu était épuisé. Il mit toutes ses forces à le tirer et il arriva un peu plus tard, exténué, dans la petite et ombragée Clairière aux Sapins où Nuit Étoilée leur avait donné rendez-vous. Les autres félins étaient déjà là et Patte d'Orage aussi. Il les rejoignit et s'affala par terre à bouts de forces. Nuit Étoilée, Brin de Moustache et Patte d'Orage le regardaient abasourdis. Cœur Noir lui se léchait une patte les ignorant totalement.
« - Est-ce que quelqu'un pourra me porter pour le retour ? implora le chaton roux, d'une petite voix
   - Oui, bien sûr, lui murmura Nuit Étoilée avec affection, tu deviendras un excellent chasseur. »
Le chaton sentit des crocs s'enfoncer délicatement dans son cou et le soulever. Une secousse l'ébranla signe que la petite troupe s'était mis en marche. Il s'endormit quelques minutes après.
Il était en haut d'un gigantesque pic de pierre épuré qui se découpait sur un ciel bleu et glacial. Le chaton n'apercevait aucune trace de vie dans cet endroit dur et froid. Ce devait être la montagne dont sa mère lui avait si souvent parlé. Mais que faisait-il là ? Ils n'étaient pas allé jusque là quand même ! Soudain, un cri strident résonna autour du jeune chat.
Celui-ci leva la tête, tremblant de peur. Un gigantesque aigle, les ailes grandes ouvertes se dirigeait vers lui. Il sursauta et terrorisé, il recula. Le sol sous ses pattes arrière se déroba et il ne tenait plus sur le pic que grâce à ses pattes avants. L'aigle se rapprochait, et le chaton vit ses serres acérées étinceler. Soudain, il glissa du rocher. Il tomba, tomba, tomba dans le noir, cela ne finissait pas, il tombait …
Lorsqu'il se réveilla en sursaut, frissonnant, il était allongé au pied du vieux Chêne*, sur le tapis de mousse. Ce n'était qu'un rêve ! pensa le chaton, apaisé. Il poussa un soupir de soulagement et observa le paysage.
Le soleil se couchait et déjà, le ciel rougeoyait des dernier rayons de l'astre céleste. Les ombres se faisaient longues au fur et à mesure que la lumière déclinait. Le jeune chat, ébloui se rapprocha de l'horizon, au bord d'une route, pour admirer ce magnifique spectacle. Il était vrai que toute ces couleurs et ces lumières harmonieusement placés par la nature étaient sublimes mais une certaine mélancolie l'emplissait, sans qu'il ne sache pourquoi.
Une belle queue rousse frôla son épaule. Il leva la tête et vit sa mère, qui s'était assise à ses côtés et qui contemplait le paysage elle aussi. Ses magnifiques yeux verts reflétaient le ciel couleur sang.
« C'est beau, non ? murmura-t-elle, et pourtant, on le ressent comme un mauvais présage, la couleur du sang, la souffrance … »
Le chaton hocha la tête. Un sentiment de paix et de sérénité l'envahissait.
« - Et si nous allions de l'autre côté de l'allée ? Il y a là-bas, un massif de fougères qui pourrait nous protéger et nous pourrions nous endormir tout en observant le coucher du soleil. Qu'en penses-tu ?
Le petit roux acquiesça et il s'apprêtait à traverser le chemin ardoise lorsqu'ils entendirent une exclamation derrière eux. Les deux félins se retournèrent et le petit roux aperçut Étoile de Minuit qui courait vers eux.
« - Attendez ! s'écriait elle, où allez vous ? les questionna-t-elle après les avoir rejoints.
   - Nous allons de l'autre côté admirer ce somptueux coucher de soleil, l'éclaira Patte d'Or
   - Attendez moi ! Je vais choisir une proie !
   - Prends donc une perdrix, la sollicita la jolie chatte rousse »
La femelle regarda Étoile de Minuit s'éloigner toute l'affection du monde se reflétant dans ses yeux. C'était sa meilleure amie depuis qu'elles étaient chatons et rien n'aurait pu les séparer. Patte d'Or ressassa tout ce qu'elles avaient connus ensemble.
Lorsqu'elle était encore une Boule de Poils, les deux chatons s'étaient aventurés dans la Forêt* à un moment où leurs mères avaient eu un seul instant d'inattention. Elles avaient retourné le camp entier à leur recherche. Alors que, désespérées, elles allaient accepter l'inévitable, les deux fripouilles étaient revenues au camp, toutes fières leurs proies à la gueule. Elles furent punies et Patte d'Or sourit à ce souvenir. Étoile de Minuit était si chère à ses yeux et c'était réciproque.
Qu'adviendrait-il si par malheur, elle la perdait ? Le cœur de la jeune chatte se serra. Il fallait malgré tout y penser dans ce monde où les Deux Pattes régnaient en maîtres. Il pouvait lui arriver tant de malheurs ! Tant à elle qu'à Plume de Feu ou à tous les autres chats qu'elle chérissait. Car les Deux-pattes* n'étaient pas les seuls ennemis des chats errants. Les blaireaux, les renards, les chiens, et même certains rapaces pouvaient être hostiles à l'égard de ces félins vivants dans l'ombre.
Les larmes montèrent à ses yeux, il était si difficile pour un chat errant de trouver sa place et d'y survivre, dans ce monde si menaçant et inhospitalier. Elle poussa un long soupir.
Quelques instants plus tard, la chatte noire revins un gros oiseau dans la gueule. Elle leur recommanda de passer d'abord.

« Je vous retarderais, leur avait-elle expliqué, avec cet énorme volatile devant mes yeux ! Je vois à peine mes pattes ! »
Avant de pénétrer sur le chemin à l'odeur âcre, Patte d'Or fit ses recommandations au chaton.
«  Suis-moi bien surtout ! ordonna-t-elle à Plume de Feu »
Le chaton se mit derrière sa mère et à son signal, ils traversèrent. Il grimaça. Non seulement, le ruban couleur de cendre dégageait une odeur abjecte mais en plus, il lui coupait et lui abîmait ses tendres coussinets. A quoi cela peut bien être utile aux Deux-pattes* ? se demanda le chaton, interloqué.
Arrivés au milieu de la chaussée, le chaton entendit un grondement sourd sur sa droite. Le sol se mit à trembler de plus en plus fortement sous ses pattes. Il tourna la tête, déconcerté et fut aveuglé par une vive lumière blanche. Un air froid et sec lui ébouriffa la fourrure et lui fit monter les larmes aux yeux. Un cri aigu retentit au loin. Le chaton prit peur mais ébloui par cette lumière artificielle, il ne voyait pas où il allait. Il tâtonna le sol à l'aveugle, de ses coussinets meurtris et ensanglantés. Mais, le chaton était totalementimpuissant.

Il lui était intolérable de ne pas savoir ce qu'était cet ennemi surgit de nulle part ni de ce que sa mère avait bien pu devenir. Le petit chaton roux était pris à la gorge par une indescriptible puanteur et la seule chose qu'il entendait était ce grondement qui se rapprochait, se rapprochait inévitablement …

La suite prochainement !

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